Cave

Arya était enchaînée, au mur dans un coin. Les yeux bandés, les mains liés, elle se contentait d'utiliser ses autres sens pour comprendre ce qui était autour d'elle. Deux jours, qu'elle était dans ses conditions, depuis elle n'avait rien avalée ou bu. Le grondement de son ventre résonnait dans la pièce. Elle était persuadée, d'être devenue une prisonnière ou pire.. Une esclave. Elle n'osait même pas se mettre cette idée en tête et secoua la tête. Sa robe commençait lentement à se délabrer à cause de l'humidité environnante.

Au milieu, d'un cachot, une femme assise en tailleur, les cheveux en bataille, une robe qui commençait peu à peu à disparaître, ainsi que les yeux bandés, enchainée comme une vulgaire chienne. Elle ne ressemblait à rien.. Surtout ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait.

Mon état doit être pire qu'un chien.. Soit, je comprendrais ce qu'il m'arrive quand l'enculé qui m'a enfermé arrivera.

A ce moment, où cette pensée traversa son esprit, le bourreau entra. Par la lourdeur des bruits, elle le jugea comme un homme et assez grand. Elle leva la tête même si elle ne voyait strictement rien.

-Son altesse ose se montrer, Cracha t-elle avec dégoût et haine.

- Son altesse te fait l'honneur de sa présence, rétorqua-t-il froidement. Il se baissa pour retirer son bandeau sans aucune délicatesse, pour voir ses yeux. Puis il se redressa, épousseta son pantalon qui avait pris un peu de poussière lorsqu'il avait posé genou à terre, et la détailla. L'état dans lequel elle était lui apportait satisfaction, en quelque sorte. Elle était pitoyable.

Ses yeux d'un bleu azur, détaillèrent l'homme. Elle ne le reconnaissait pas, mais une chose était claire dans son esprit. Il ne lui plaisait pas. Que pouvait-il bien lui vouloir? Elle n'avait jamais fait de mal à personne.. Au contraire, elle était assez douce. Mon couillon de père. Quand cette idée, la traversa, son regard se remplit subitement de haine.

-Tu es le fils de cet enflure, et tu es aussi lâche que lui. Tel père, tel fils.

Son regard dur se fit meurtrier. Il l'attrapa par les cheveux et la redressa avant de la gifler avec une force inouïe.
- Écoutes-moi bien, sale petite garce. Je t'interdis de m'insulter parce qu'en ce moment, c'est moi qui ai tous les droits sur toi et non l'inverse. Le mieux pour toi serait que tu te la coince, lui souffla-t-il d'une voix glaciale. Il la lâcha, la laissant retomber sans scrupule sur le sol dur.

Elle s'écrasa au sol et se tordit la cheville. Elle lui rendit son regard sans gêne, sans faire attention à ses menaces.
-Tu es simplement naïf et con. Je t'insulte si je veux. Ton père aurait mérité d'être torturer.
Elle lui cracha sur la chaussure.

Il regarda sa chaussure avec un dégoût ainsi qu'une indifférence non-dissimulés, partagé. Il décida de conserver son calme, elle n'en valait pas la peine. Il essuya le cracha d'un mouchoir et s'éloigna de deux pas avant de l'observer. Après plusieurs minutes, il se décida à prendre la parole.
- Tu as faim, peut-être ?

-Je préfère me laisser mourir que manger la bouffe donnée par cet enfoiré.
Sa haine contre son père, était la seule chose visible chez elle. Il avait détruit sa famille.. La vision de sa mère plongeant lentement dans l'alcool et la drogue la dégouttait. Tout était de sa faute. Il avait briser sa vie.

- Soit, meurs de faim dans ce cas, je te regarde.
Il s'assit contre le mur d'en face, silencieux, observant la jeune fille. Elle était belle, il ne pouvait se voiler la face, même dans cet état il lui restait un certain charme. Mais de toutes manières, seule la beauté de sa mère l'avait jamais atteint, nulle autre femme ne l'avait "attiré" de part son apparence.

-Tu fais ça sans savoir, la vrai nature de ton père? Une vengeance peut être. C'est pitoyable de défendre ainsi un connard.
Elle soupira doucement chaque fois qu'elle se rappelait immédiatement après lui revenait les souvenirs de sa mère, brisée. Les larmes coulèrent sur ses joues sans qu'elle ne puisse y faire quelques choses.

- Je ne pense pas avoir de leçons à recevoir d'une meurtrière.
Il la regarda pleurer en gardant son masque insensible, parce que c'était ce qu'il s'était juré de faire en toutes circonstances. Si ça avait été le lui d'il y a dix ans, il se serait probablement précipité pour la réconforter. Plus maintenant, ça ne le touchait pas du tout. Après tout, c'était à cause d'elle qu'il ne reverrai pas le doux sourire de sa défunte mère.

Jamais, il ne connaîtrait l'enfer qu'elle a subi. Le sourire de sa mère s'évanouirent du jour au lendemain, pour laisser place à une profonde dépression.
-J'aurais du te faire goûter à ma souffrance. Ce que je t'ai fait, n'est rien comparé à ce que j'ai subi.

Son regard s'assombrit et il se releva. À nouveau, il la redressa, la tenant par le col. Il la plaqua au mur, pressant contre sa gorge, à la limite de l'étrangler.
- Ferme-la, pétasse. T'aurais jamais dû naître. Une vulgaire erreur.
Les gens comme elle ne pouvaient qu'être des erreurs. Il ne desserra pas son emprise, ne se rendant même plus compte qu'il l'empêchait de respirer.

-Une erreur?
Elle commença à s'étouffer. C'était ça qu'elle voulait, mourir. Elle le regarda droit dans les yeux et à l'aide du peu d'air qui lui restait, elle cracha d'une voix haineuse.
-Tu es l'erreur. Si tu n'avais pas existé, j'aurais une famille, une mère.
C'était à cause de la naissance d'Haiko que son père l'avait laissé et avait ainsi quitter sa mère. Un héritier valait mieux qu'une héritière.

Il fronça les sourcils, le doute passa un fraction de secondes dans ses yeux, mais pas assez longtemps pour qu'elle puisse le voir.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?

Elle sourit amusée.
-Ton enfoiré de père, qui est aussi le mien à quitter ma mère, alors que j'avais deux ans. Deux jours, plus tard, il se mariait avec ta mère et tu es né. Un héritier vaut mieux qu'une héritière. Ma mère avait quitté ses parents pour notre père. Elle a d'abord perdu son travail, elle est devenue alcoolique, elle a commencé à se droguer. Elle n'avait même plus d'argents pour nous nourrir. Quand j'avais neuf ans, elle s'est suicidé devant moi. Tu sais ce qu'est de vivre pendant sept avec une mère qui ne sourira plus ? De la voir mourir sans pouvoir agir?

Il la lâcha brusquement, frappé par la vérité, les yeux écarquillé. Mais il se reprit bien vite. Il n'avait aucune preuve. Son père avait toujours été un homme admirable pour lui. Il la gifla à nouveau, avec plus de violence que toute à l'heure, cette fois.
- Ne me déballe pas ces conneries. Ne va pas me dire que tu as tué ma mère uniquement parce que la tienne s'est suicidée.

-Tu me crois pas? Demande à n'importe qui de la noblesse. Ils te cracheront la vérité à la figure. Tu as juste été surprotégé, mon mignon. Tu es naïf.

Il saisit son menton, redressa sa tête pour qu'elle le regarde dans les yeux et que lui la voie de haut.
- Va te faire foutre.
Il tourna les talons en l'abandonnant dans sa geôle.

Un sourire amusé fleurit sur ses lèvres.
-Comment je fais pour le boire? Mes mains sont attachés contre le mur, gros mâlin.